Voici la traduction française d'une émission télévisée en date du 12 mars. Nous la donnons en information, comme élément du dossier. Le contenu du texte ne reflète en aucun cas les positions de parti-de-gauche-lingolsheim.
VIDEO : Interview donné à la chaine de télévision russe « Rossiia 1 » par Alexandre Iakémenko chef des services secrets ukrainiens sous Ianoukovitch. Iakémenko, menacé de mort, se cache en Russie.
Voici la traduction française des sous-titres en allemand (sous-titres qui contiennent quelques fautes d’orthographe et de grammaire ; la transcription des noms propres s’appuie sur la prononciation en allemand)
Le 12 mars 2014
Le bain de sang qui a coûté la vie à près de 100 personnes sur la place Maïdan, en février 2014, a été organisé par les dirigeants de l’opposition. Dans une interview exclusive, Alexandre Iakémenko chef des services secrets ukrainiens sous Ianoukovitch nous explique qui se trouve concrètement derrière l’exécution de manifestants de la place Maïdan et de policiers du Berkout.
Iakémenko fut témoin direct des événements tragiques. Il connaît les mécanismes qui ont mené au putsch. Qui a donné l’argent ? Qui a armé ? Qui a donné les ordres ? Voici les réponses données par notre correspondant.
Le général Alexandre Iakémenko a été placé sur la « Liste noire de Maïdan ». La chasse à l’homme a commencé cependant le jour où il se trouvait dans son bureau de chef des services secrets ukrainiens.
- Comment avez-vous pu leur échapper ?
- Je travaille dans les services secrets ...
Bien avant cette interview du 12 mars 2014, Alexandre Iakémenko a fait sa dernière déclaration officielle en tant que chef des services secrets ukrainiens le 19 février 2014. Il donnait l’ordre de procéder à une vague d’arrestations anti-terroristes. Mais il n’a pu empêcher ni arrêter les provocations et la mort de nombreuses personnes, le lendemain.
- D’où venaient ces tireurs (snipers) ?
- Les tirs venaient du bâtiment de la Philharmonie, sur la place Maïdan. Ce bâtiment ainsi que toute la place se trouvaient sous l’autorité du Commandant Andréï Paroubille. Ce bâtiment (occupé par des manifestants) était dirigé par lui. Et c’est depuis ce bâtiment qu’opéraient les snipers, des hommes munis d’armes automatiques. C’était le 20 février 2014. Les snipers soutiennent les manifestants au moment où ceux-ci attaquent violemment les unités spéciales de la police. L’attaque et les tirs ont eu lieu en même temps. Les forces de police qui n’étaient pas armées furent repoussées puis pourchassées par des manifestants armés munis d’armes différentes. Au moment de l’attaque contre la police, les snipers ont commencé à tirer sur les manifestants qui attaquaient. Et quand s’est arrêtée cette première vague de massacre, les tirs ont cessé et on a observé un groupe d’une vingtaine d’hommes, vêtus des mêmes uniformes et portant des valises spéciales pour fusils, qui quittaient l’immeuble de la Philharmonie. Nos experts ont reconnu ces valises, conçues spécialement pour les snipers. Ils portaient aussi des kalatchnikoff et des lunettes de visée. C’est ce qu’ont observé nos collaborateurs (des services secrets). Ce qui est intéressant, c’est que ces vingt snipers ont été vus par beaucoup d’autres personnes au moment où ils quittaient la Philharmonie. Nos collaborateurs des services secrets qui se trouvaient sur place pour leur travail ont vu cela. Les manifestants de Maïdan, mais aussi des représentants du « Secteur Droit », du parti « Svoboda », de l’UDAR et de Batkifchina ont observé ces snipers, tous savent cela.
Comme Iakémenko raconte ensuite, ils se sont séparés en deux groupes de 10, l’un s’est éloigné et les membres des services secrets les ont perdus de vue. Le second groupe de snipers a pénétré dans l’hôtel « Ukraine ». Les assassinats ont continué.
- La seconde vague de massacres s’est déroulée plus lentement, avec moins de virulence que la première. Cette fois on a tiré presqu’exclusivement sur des manifestants. A ce moment les représentants de « Svoboda et du « Secteur Droit » se sont adressés à moi en tant que chef des services secrets pour demander d’envoyer une unité spéciale dans l’hôtel et de déloger les snipers.
- Ils se sont adressés à vous ?
- Oui , le « Secteur Droit » et le parti « Svoboda ».
Cela signifie, d’après le Général, que le « Secteur Droit » et le parti « Svoboda » (tous deux d’extrême droite) n’étaient pas au courant des snipers, OU BIEN qu’ils voulaient se créer un alibi en appelant les services secrets.
Quoi qu’il en soit, les assassins ont été vus lorsqu’ils quittaient le bâtiment, alors que cet édifice était le centre de commandement du Commandant de Maïdan Andréï Paroubille Lors de la formation du gouvernement de transition en février 2014, il a obtenu le poste de Président du Conseil national de Sécurité et de Défense de l’Ukraine.
- J’étais prêt à envoyer les unités spéciales sur la Place Maïdan pour combattre les snipers qui avaient été repérés. Mais il me fallait l’autorisation de Paroubille, le Commandant de Maïdan, faute de quoi les manifestants armés attaqueraient notre unité spéciale. Paroubille ne m’a pas autorisé à envoyer les unités spéciales à Maïdan. Il faut prendre en compte que Paroubille, le Commandant de Maïdan, contrôlait tout sur Maïdan et dans les édifices environnants, aucun pistolet, aucun fusil ne pouvait être apporté à Maïdan sans l’autorisation de Paroubille. Il contrôlait tout.
Le nouveau gouvernement (putschiste) ne recherchera pas, bien sûr, les snipers-mercenaires. Pourquoi creuserait-il sa propre tombe ? Iakémenko confirme maintenant les suppositions de M. Paet, Ministre des Affaires Etrangères d’Estonie (au cours de l’entretien téléphonique avec Mme Ashton enregistré à leur insu), concernant l’embauche de snipers par l’opposition.
Maintenant nous savons exactement que l’opposition est responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes :
- Andréï Paroubille travaille pour le groupe Porochenko (oligarque ukrainien et milliardaire), Malomouz et Gvozd (tous deux des services secrets ukrainiens à l’étranger) et Grizenko (ex-ministre de la Défense, ayant plaidé pour l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN). Ensemble, ils formaient un groupe, une équipe. Ces gens ont réalisé ce que les représentants des USA leur ont ordonné. Nos collaborateurs ont constaté que ces cinq personnes ont pratiquement habité à l’ambassade US, parce qu’il ne se passait pas de jour sans qu’ils ne soient allés à l’ambassade US à Kiev.
Par ses révélations Jakémenko modifie les représentations habituelles des manifestations de Maïdan qui prônaient les « rêve européen ». Maintenant ce rêve devient peu à peu américain. Malomouz et Gvozd étaient chefs des services secrets ukrainiens sous Iouchtchenko, avant Ianoukovitch. Grizenko, ancien ministre de la Défense sous Iouchtchenko, appelle maintenant à entrer en guerre contre la Russie. Et Paroubille est leur mercenaire. Et le chef actuel des services secrets, dans le gouvernement putschiste, Nalivaitchenko, est un autre représentant des intérêts américains. C’était le chef des services secrets sous Iouchtchenko.
- Est-ce vrai que Nalivaitchenko, alors qu’il était le chef des services secrets, laissait des agents de la CIA travailler dans le bâtiment des services secrets ukrainiens ?
- Oui, les agents de la CIA se trouvaient dans nos locaux à cette époque. On leur apportait des documents qu’ils analysaient sur place.
Il y a quelque temps, Joe Biden, le vice-président américain a qualifié Nalivaitchenko comme étant « Notre meilleur homme à Kiev ». Le général Nalivaitchenko a ouvert aux USA le réseau d’espionnage ukrainien, ce qu’il considérait comme un honneur.
- Leur but principal (des USA) était de faire traîner en longueur les négociations entre l’UE et l’Ukraine d’une part, et entre la Russie et l’Ukraine d’autre part. De donner à Ianoukovitch la possibilité de conclure des accords avec la Russie sur une aide financière russe. De cette façon, l’économie ukrainienne devait être stabilisée aux dépens de la Russie. Ensuite le changement de président ukrainien devait rattacher l’Ukraine à l’UE. Aux frais des Russes.
- Qui ne veut pas le rapprochement économique entre l’UE et l’Ukraine ? Qui s’y oppose ?
- Il n’y a qu’un centre de pouvoir à qui cela ne plaît pas. Je l’ai déjà évoqué, ce sont les USA. Il n'y a que les USA que cela dérange quand l’UE, l’Ukraine et la Russie veulent renforcer leur coopération économique. S’ils s’entendaient. Seuls les USA sont contre l’union économique, l’union douanière de la Russie.
Les préparatifs du putsch de Kiev avaient commencé bien plus tôt. Le putsch était prévu pour 2015 à l’occasion des élections présidentielles. L’opposition réfléchissait à la meilleure stratégie possible, pendant que les éléments radicaux suivaient un entraînement militaire dans des camps. Les camps d’entraînement ont été ouverts à l’époque de Iouchtchenko (président pro-américain de 2004 à 2010). Cette formation dans des camps a duré plusieurs années. Nous, les services secrets ne pouvions nous y opposer, dès que nous en fermions en Ukraine, il en apparaissait en Pologne, en Lituanie, Lettonie et dans d’autres pays. Mais le plus intéressant, c’est que chez nous, beaucoup d’autorités dans l’Ouest de l’Ukraine subventionnaient ces camps d’entrainement sur le budget de l’Etat.
Les USA ont choisi la Pologne comme intermédiaire en ce qui concerne le putsch ukrainien. Les Polonais veulent réaliser leurs propres ambitions à Kiev. Ils ont trouvé un bon prétexte. (...) Le représentant de l’UE à Kiev est M. Tombinski, un citoyen polonais. Le rôle de la Pologne dans ce putsch militaire est très, très important.
Puis Iakémenko parle du financement de Maïdan. Depuis novembre 2013, les services secrets ont enregistré un accroissement considérable du volume des valises diplomatiques des ambassades occidentales. (...) Et chaque fois que passaient de grosses valises diplomatiques, on voyait apparaître à Maïdan des quantités de dollars fraichement imprimés.(...) Mais des oligarques ukrainiens ont aussi financé les manifestants de Maïdan : Porochenko, Pintchouk, Firtasch. Ils sont otages de l’Ouest parce que leur fortune et leur argent se trouvent dans des banques à l’Ouest. (...)
On sait aussi qu’on a volontairement envoyé les gens à la mort, Place Maïdan. C’étaient des gens venus de l’ouest de l’Ukraine. Etrangement, les extrémistes armés ont quitté la Place dès les premiers coups de feu.
- Le peuple ukrainien est très patient. Je crois que nous allons entrer dans une phase de maturation, durant laquelle le peuple va expulser les putschistes. J’espère que cela se passera bientôt.
FIN DE L'INTERVIEW
Ces propos n'engagent en aucun cas parti-de-gauche-lingolsheim.
Video de l'ARD sous-titrée en français.
Video de la ZDF HD sur le sujet (émission humoristique, mais info sérieuse)