La situation « concordataire » de l’Alsace-Moselle
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Maintenant que les esprits sont apaisés, il est bon de revenir sur le fameux concordat afin de bien le distinguer du bilinguisme alsacien. On peut développer la langue et la culture régionale tout en préparant la suppression du concordat.
Nous nous appuyons sur une étude, faite en Alsace, qui ne manque pas de piquant :
La situation concordataire de l’Alsace-Moselle (.pdf)
Ce document est dû à Claude Poggi, aujourd’hui décédé. Bien qu’il date de 2004 et n’ait pu être actualisé, nous vous le proposons en pensant que vous y retrouverez avec plaisir l’humour de l’auteur - particulièrement dirigé contre les tentatives des églises de maintenir leur influence et leurs “prébendes” dans l’enseignement - mais surtout qu’un certain nombre d’approximations ou d’idées fausses seront dissipées par l’exposé historique.
C”est par une véritable falsification, montre C. Poggi, que la référence au Concordat reste utilisée pour expliquer la situation particulière de trois départements (aux limites différentes de ceux qui existaient en 1801) alors que la volonté politique prussienne a été déterminante pour prolonger et amplifier les effets de la loi Falloux dans ces territoires. L’analyse politique de la période postérieure à 1919 dans les territoires “recouvrés” est particulièrement savoureuse, montrant les raisons d’un immobilisme appuyé sur le mensonge pour maintenir (en 1924 et 1944) une loi scolaire disparue ailleurs.
Rappelons que le régime en question :
• est discriminatoire puisque non seulement il exclut de la « reconnaissance » et du « salariat » tout autre culte que les quatre « reconnus », et il ignore les athées et agnostiques ;
• déroge au « libre exercice des cultes », puisque ces cultes reconnus, non seulement jouissent de privilèges, mais restent contrôlés par l’Etat et l’administration ;
• viole la liberté de conscience, en instaurant une inégalité entre croyants « reconnus » et non-croyants (ou croyants « non reconnus ») et, sur le territoire national, oblige l’ensemble des contribuables à financer des cultes qu’ils n’exercent pas.
Supprimer le concordat est une question de JUSTICE. La France en sortira grandie et plus forte. L'Alsace pourra mieux développer sa langue et sa culture, libérée de l'amalgame avec les religions - qui doivent rester une affaire privée.